Du 10 au 20 juillet 2023 à New-York au Etats-Unis, s’est tenu le Forum politique de haut niveau sur le développement durable (FPHN). La Côte d’Ivoire y a participé avec une forte implication du Directeur Général du développement Durable Dr Gustave. Dans cette interview, il fait le tour des travaux bâtis autour du thème : « Accélérer la reprise après la maladie à coronavirus covid-19 et la mise en œuvre intégrale de l’Agenda 2030 pour le développement durable à tous les niveaux ».
Quels sont les travaux faits à cette rencontre consacrée aux ODD ?
Le Forum Politique de Haut Niveau 2023, sans préjudice de la nature intégrée, indivisible et interdépendante des Objectifs de Développement Durable a examiné en profondeur les Objectifs 6 sur l’eau potable et l’assainissement, 7 sur l’énergie abordable et propre, 9 sur l’industrie, l’innovation et les infrastructures, 11 sur villes et communautés durables, et 17 sur les partenariats pour les objectifs. De même, au cours du Forum, 40 pays ont eu l’opportunité de présenter leurs Examens Nationaux Volontaires (VNR) de mise en œuvre de l’Agenda 2030, certains pour la première fois et d’autres pour la seconde.
Quelle a été la première action dès l’ouverture de ce forum ?
Le Forum politique de haut niveau sur le développement durable 2023 s’est ouvert sur des aperçus sur l’état des efforts pour réaliser l’Agenda 2030 pour le développement durable et les Objectifs de Développement Durable (ODD). Et s’est concentré sur l’ODD 17 sur les partenariats, en particulier par le biais de lentilles de la finance et de la science, de la technologie et de l’innovation.
SEM Li Jinhua de la République populaire de Chine, secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires économiques et sociales, a transmis les principaux messages des Examens nationaux volontaires (ENV). Il a noté des progrès et des défis persistants tels que des lacunes dans les données et des financements limités, mais aussi plusieurs stratégies, politiques et partenariats innovants adoptés pour surmonter les défis. Il a exhorté tout le monde à apprendre des précieuses informations fournies par les ENV, transcrites par des vidéos sur les ODD. Il a par la suite présenté le rapport sur les progrès des Objectifs du Développement Durable notant certains progrès mais aussi une certaine régression due à la pandémie de covid-19. Il a souligné la nécessité pour les pays de promouvoir des politiques qui ne laissent personne de côté ; de renforcer la capacité et la responsabilité du secteur public national et infranational ; d’utiliser des cadres réglementaires efficaces pour l’alignement des secteurs public et privé ; de mobiliser des ressources et des investissements ; de renforcer le multilatéralisme ; de réformer l’architecture financière internationale ; de disposer de données accessibles, actualisées et désagrégées ; de surmonter les crises et de favoriser la transformation des ODD, afin de ne laisser personne de côté. Dans la conclusion de son intervention, il souligné la nécessité de l’inclusion et du renforcement de l’égalité des chances pour atteindre les ODD. Il a par ailleurs appelé à un système financier mondial accessible, équitable et durable.
Lors de cette rencontre, il a été question de l’examen des ODD 6, 7, 9, 11 et 17. Et aussi des discussions sur les examens nationaux volontaires. Pouvez-vous nous faire la synthèse de ces travaux ?
La première semaine de la session 2023 du HLPF comprenait des examens des progrès accomplis sur les cinq objectifs faisant l’objet d’un examen approfondi cette année, ainsi que l’examen des liens avec d’autres ODD. Les pays participants ont également commencé les présentations de leurs examens nationaux volontaires. Une discussion publique a eu lieu sur la manière de surmonter les crises auxquelles le monde est actuellement confronté, de conduire la transformation des ODD et de ne laisser personne de côté. Entre autres contributions, il y a eu l’édition spéciale du rapport du Secrétaire général de l’Onu intitulé : « Progrès vers les objectifs de développement durable : vers un plan de sauvetage pour les personnes et la planète » et le Rapport mondial sur le développement durable (GSDR) 2023, qui ont éclairé les discussions. Quant aux sessions thématiques, elles se sont concentrées sur la transformation menée localement. Un examen des perspectives des parties prenantes a été fait à travers des discussions sur les défis spécifiques aux petits États insulaires en développement (PID) et aux pays à revenu intermédiaire (PRI), ainsi qu’aux pays africains, aux pays les moins avancés (PMA) et aux pays en développement sans littoral (PDSL).
Le rapport sur le cadre décennal de programmes sur les modes de consommation et de production durables a également été présenté. En outre, les délégués se sont concentrés sur l’ODD 17, mentionnant les partenariats pour les objectifs, qui est révisé chaque année. Les délégués ont discuté du financement de la réponse à la crise et de l’investissement dans les ODD, ainsi que du rôle de la science, de la technologie et de l’innovation (STI) dans le déclenchement de la transformation et le maintien d’une reprise axée sur la science.
Concernant les finances, la question de l’augmentation de la dette publique et l’augmentation de la pauvreté a été âprement discutée. Ce, parce que le service de la dette est prioritaire par rapport à la résolution des crises ou à l’amélioration des conditions socio-économiques. Les délégués ont discuté, entre autres questions, de la nécessité d’une réforme des institutions financières multilatérales (FMI), des moyens d’obtenir des engagements supplémentaires au-delà de l’objectif de financement climatique de 100 millions de dollars ; et le besoin de nouvelles idées sur la manière d’endiguer les fuites financières. En ce qui concerne la Science, la Technologie et l’Innovation, les délégués ont examiné les messages du Forum multipartite de 2023 sur la science, la technologie et l’innovation.
Ils ont demandé, entre autres : des feuilles de route STI pour les ODD, notamment des efforts pour contrer le scepticisme scientifique ; la réorganisation des infrastructures STI autour des grands enjeux sociétaux ; la contribution possible de l’énergie nucléaire et de l’énergie de fusion des neutrons aux transitions nettes zéro.
Quel a été l’apport de la Côte d’Ivoire à ce rendez-vous de haut niveau ?
La Côte d’Ivoire ne pouvait pas rater ce rendez-vous mondial pour plusieurs raisons. La Côte d’Ivoire, il faut le rappeler, est partie prenante dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 portant politique et stratégies de mise en œuvre des Objectifs du Développement Durable à l’horizon 2030. La deuxième raison est que comme bien de pays qui font de cette option leur cheval de bataille pour l’amélioration de la santé de la planète et d’un meilleur cadre de vie des populations, elle œuvre à trouver des solutions efficientes pour accompagner le projet. La troisième est qu’elle est présente à tous les rendez-vous du genre pour présenter ses avancées et profiter des rencontres pour accroître son expérience en la matière. Il était donc important que notre pays participe à ce rendez-vous de haut niveau à New York (Etats-Unis d’Amérique) surtout qu’elle a servi à jeter les bases du Sommet sur le Développement Durable qui se tiendra les 18-19 Septembre 2023 en présence des Chefs d’Etats membres des Nations Unies.