« Sur la route de l’esclavage en Côte d’Ivoire ». C’est la thématique sur laquelle travaille depuis plusieurs mois, la chorégraphe internationale française d’origine haïtienne, Jenny Mezile et sa compagnie ‘’Les pieds dans la marre’’.
Kanga Nianzé, l’une des localités visitées pour recueillir les témoignages, sert de point focal à cette création. D’où, son nom qui sonne en primeur de la création.
Jusqu’à ce jour, la chorégraphe subit l’esclavage à travers ses parents. En témoigne son pays d’origine, Haïti, qui a été la première République noire à s’être affranchie de cette pratique honteuse, faite pour avilir la race noire.
A la tête de 23 danseurs, Jenny est à pied d’œuvre pour sortir un travail, qui remettra au goût du jour cette pratique d’où a découlé le commerce triangulaire.
Les minutieuses recherches faites par la danseuse pour retracer la vérité enfouie dans les limbes de l’histoire, se font dans plusieurs localités de la Côte d’Ivoire et d’Afrique. Jenny veut démontrer à la terre entière que le nom Kanga Nianzè doit figurer dans les archives et mémoires en premières noces, au même titre que Badagry (Nigeria), Gorée (Sénégal) et Ouidah (Bénin) sont cités par la plupart des historiens et autres érudits, comme route des esclaves.
Pour la chorégraphe, qui a scruté les méandres de la partie ivoirienne, Kanga Nianzé, la création qui sera mis en exergue, surnommé par les historiens : « Le village du dernier bain de l’esclave », avant d’être conduit à Grand-Lahou (ville du Sud ivoirien), pour ensuite être déporté aux Amériques, mérite qu’un grand plan soit fait sur lui.
Magnifié ce cadre qui, selon les sachants et archives coloniaux, a vu passer 90.000 filles et fils de l’Afrique, est pour elle un sacerdoce pour rétablir la vérité sur l’esclavage.
Les recherches ne s’arrêtent pas seulement dans ce village. Elles se font dans différents endroits en lien avec cette pratique déshonorante, notamment Sassandra et Grand-Lahou, pour la Côte d’Ivoire, et aussi Badagry et Gorée pour l’Afrique de l’Ouest.
Ce projet à caractère anthologique, a le soutien de La Fondation pour la mémoire de l’esclavage, du Goethe institut, de l’Institut français, de Label international, et de l’Union européenne.