Dans la perspective de doter les travailleurs des mairies et des Conseils régionaux d’un nouveau statut, le Réseau des professionnels du développement humain des Collectivités territoriales de Côte d’Ivoire (Rpdh), a initié un atelier de réflexion depuis janvier 2023 à Abidjan, sur la politique de la décentralisation. De l’avis des experts qui y participent, cette rencontre (qui a cours en ce moment), va permettre aux Directeurs du développement humain des collectivités territoriales de prendre toute leur place dans la réforme de cette politique. Entendu que le statut de ces travailleurs n’est pas défini, de manière claire et nette, depuis la création des collectivités territoriales, en 1980. Conséquence, ce manque de clarté dans les textes qui régissent le fonctionnement des agents et travailleurs des collectivités territoriales plombe la bonne marche de la politique de la délocalisation. Il faut donc redéfinir lesdits textes en question et donner définitivement une certaine conformité aux attributions, missions et autres avantages de ceux qui donnent vie aux collectivités territoriales du pays.
Une initiative du ministre Vagondo Diomandé
Créé par arrêté, le 05 septembre 2022, la Comité conjoint de concertation est une lucarne heureuse proposée par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le général Vagondo Diomandé. A travers cet outil, il entend imprimer sa marque par le toilettage des textes (anciens), au profit d’une Fonction publique territoriale et d’une mutuelle générale des fonctionnaires des collectivités territoriales de Côte d’Ivoire. L’objectif de cette décision du ministre est toute simple : ‘’combler les insuffisances des textes, vieux de quinze (15) ans et qui ont du mal à s’appliquer sur le terrain’’. D’où, la création du Comité de concertation par le ministre de tutelle, mais piloté par la Direction générale de la Décentralisation et du Développement local (Dgddl). Ainsi le ministre Vagondo Diomandé n’est pas loin de laisser une empreinte de vie, marquant celle de tous les agents et travailleurs des collectivités dans l’histoire de la décentralisation en Côte d’Ivoire.
L’humain au centre du développement
La problématique de l’être humain au centre du développement en Côte d’Ivoire, a motivé l’organisation de cet atelier de réflexion au District autonome d’Abidjan. Une occasion qu’a saisie le Directeur général de la Décentralisation et du Développement local (Dgddl), Dr Fidel Yapi, pour rappeler toute l’importance de ces agents et travailleurs des collectivités. «Tout part du développement humain, tout se termine par le développement humain », a-t-il fait remarquer. Pour le Dgddl, la question du développement humain demeure encore mal perçue dans les collectivités territoriales en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, dans le changement de paradigme annoncé, il a assuré que les résolutions « pertinentes » qui sortiront de cet atelier, fin mars 2023, seront prises en compte. C’est d’ailleurs fort de la particularité de cette corporation que le Directeur général, Dr Fidel Yapi, a instruit les membres du Réseau des professionnels du développement humain des collectivités territoriales (Rpdh), d’axer leurs réflexions sur les thématiques qui les concernent. Notamment, la redéfinition sans ambiguïté de leurs missions et attributions ; l’épineuse question de la Fonction publique territoriale, ainsi que la gestion des ordures ménagères. Selon le Dgddl, tous ces sujets participent à l’amélioration du cadre de vie des populations.
L’engagement des participants
Concerné au premier plan, le Rpdh, par la voix de son vice-président, Kouamé Kouadio Eugène (par ailleurs Directeur du développement humain de la Région de la Bagoué), s’est réjoui d’avoir été associé aux différentes réflexions sur la décentralisation. « Nous mesurons la responsabilité qui nous attend », a-t-il déclaré. Exprimant son admiration à la Dgddl, pour le changement qualitatif qu’il apporte au processus de la décentralisation. Aussi Kouamé Kouadio Eugène a-t-il pris, au nom de ses pairs, l’engagement d’accompagner le Dgddl dans ce ‘’changement promoteur de statut des agents’’ des collectivités territoriales.
Les thématiques de l’atelier
Ce sont au total neuf (9) thématiques qui sont soumises à la sagacité des membres du Comité conjoint de concertation. A savoir : rédiger l’avant-projet de décret portant organisation et fonctionnement du Conseil national pour le développement des collectivités territoriales ; examiner les différents points de blocage liés au transfert effectif des compétences de l’Etat aux collectivités territoriales et des moyens d’actions conséquents de leur mise en œuvre à l’effet de permettre l’exercice efficace des mandats locaux ; identifier les sources de financements des collectivités territoriales, de travailler à leur modernisation puis de proposer des financements innovants pour le développement durable des territoires. Les participants doivent aussi élaborer l’avant-projet de loi portant statut de l’élu local ; proposer un texte instituant une fonction publique territoriale et un cadre organique des emplois adapté aux missions des collectivités territoriales ; identifier également les besoins en formation et en renforcement des capacités des élus locaux et des agents territoriaux et proposer un plan d’action ainsi que les modalités de son financement. Enfin, ils vont mettre en place des stratégies de promotion de la coopération décentralisée et examiner la problématique de la gestion des ordures ménagères dans les collectivités décentralisées. En somme, chaque corps de métier exerçant dans les collectivités doit se prononcer sur ces thématiques et faire des propositions de textes consensuels à remettre au ministre à la fin mars 2023.
Les participants
Les participants à ces réflexions sont les mutuelles des Secrétaires généraux des mairies et des Conseils régionaux ; les directeurs financiers des conseils et des financiers des mairies ; les directeurs des services techniques des mairies et des conseils. Les directeurs des moyens généraux des conseils et des directeurs techniques des mairies, ainsi que les directeurs du développement humain et des affaires socio-culturelles des mairies sont également conviés aux réflexions. Ils sont accompagnés dans cet élan de réflexion par huit (8) syndicats des agents recrutés localement dans les 231 collectivités territoriales de la Côte d’Ivoire.