S’il est admis qu’en toute chose l’excès nuit, on n’admettra pas le contraire pour l’excès de discours. Il porte dommage et pourrit vraiment la vie à son adepte. Qui s’en rendent compte bien plus tard. Lorsqu’il finit par créer un sentiment de colère et d’agacement. L’élu n’est plus écouté. Trop parlé, sans rien concrétiser, devient sujet de répugnance. Forcément !
Du coup, le simple discours qui a motivé, ne produit qu’opposition naturelle, d’éloignement ou de répulsion pour l’émetteur de rêves. Le constat dans les localités est malheureusement légion. Ce n’est pas une illusion. La nuisibilité de certains discours est sue de tous. Sauf qu’elle est ignorée de ceux qui n’en ont jamais fait l’expérience. Mais l’élu peut en témoigner. Puisque c’est bien de son discours qu’il s’agit.
Très souvent, il improvise des propos mirobolants. Devant son public, il parle et parle… Il a le discours qu’il faut. Un speech rassurant. Qui sonne fort et bien à l’oreille. Doux à entendre. Et sans attendre, il parle interminablement de ce qu’il fera. Il est écouté et applaudi. Preuve tangible d’une confiance qui s’installe entre lui et les récepteurs de ses rêveries.
Établi premier magistrat de sa commune, l’élu se sent dans un état commode et agréable. Naturellement ! Il éprouve un sentiment de joie, de plaisir, causé par son élection. Il prend des airs d’aise, d’intouchable. Créant un mythe autour de lui, basé sur l’adoration du veau d’or.
Mais à l’épreuve du terrain, l’élu se rend vite compte de l’insuffisance des moyens d’existence et de travail. Il ne peut donc plus rien réaliser et laisser apprécier. Il vit donc une gêne financière. Qui le plonge dans un état psychologique de déplaisir et d’insatisfaction. Tout semble être bloqué pour lui. C’est le mésaise de l’élu.
Pendant ce temps, ceux qui ont intégré le fameux speech attendent de lui, le miracle qu’il leur a fait miroiter. C’est là qu’il prend conscience qu’il n’aurait pas dû tenir des propos qui finissent par le nuire. Il est froissé. Son discours ne sonne plus bien. L’éclat de voix d’hier distillent aujourd’hui, des chuchotements contre le beau parleur. Ça bourdonne autour de lui. Si bien que le partisan, tel un vieux ronchon, est réduit aux ronronnements. Parce que la cadence du fameux discours ne fait plus rêver. Si ce n’est que créer le mésaise partout dans la localité.
Pitié donc pour ceux qui écoutent. Ils veulent voir quelque chose de changé dans leur existence. Pendant qu’ils n’ont pas encore changé d’oreilles d’écoute et attendent un autre rendez-vous d’écoute. Avec le probable élu.