Côte d’Ivoire/ Elections municipales à Koumassi : Rivalité Bacongo-Adjaratou : Ça recommence !

On le sait. La campagne électorale bat son plein. Tous les candidats ont lancé officiellement leur campagne le weekend dernier. Avec chacun, ses moyens. D’autres ont sorti l’artillerie lourde pendant que certains candidats ont été visiblement contraints à la sobriété. Qu’importe, un tour dans les communes d’Abidjan, vous laisse forcément flairer l’odeur de la campagne électorale. Meeting, porte-à-porte, caravane, tout y est pour une campagne rythmée et bouillonnante. Normal, vu que de gros calibres s’affrontent. A Yopougon, Adama Bictogo, le président de l’Assemblée Nationale qui draine du monde sur le terrain de Ficgayo, croise le fer avec ses homologues de l’hémicycle Yohou Dia Houphouët Augustin Armand et Michel Koudou Gbagbo qui occupent quartiers et sous-quartiers de Yopougon. Même enjeu majeur à Cocody avec le maire sortant Jean-Marc Yacé qui progresse avec le PDCI a, face à lui, d’une part l’Honorable avec sa nouvelle casquette d’indépendante, Yasmina Frédérique Lucienne Ouégnin et d’autre part, le chef du protocole du président Alassane Ouattara, Eric Taba qui porte avec lui, le poids du RHDP. Tout ceci, avec Etienne M’Ponon du PPA-CI, en embuscade…A Port-Bouët, le duel à distance entre le député-Maire, Dr Emmou Ackah Georges Sylvestre du PDCI et le poids lourd du PPA-CI, Justin Koné Katinan tient en haleine militants et sympathisants dans les meetings. A Marcory, le maire Aby Akrobou Raoul Modeste devra sortir le grand jeu s’il veut gagner cette élection face au ministre Tchagba Bougui Laurent, un adversaire qui paraît aussi redoutable que lui. Dans la commune de Plateau, les affiches de campagne ont déjà annoncé l’acte 2 de l’opposition Ehouo Jacques et Gabriel Sawegnon Gill Fabrice Vindou.

Dans cette ferveur aux allures parfois festives de cette campagne électorale dans les communes d’Abidjan, l’adversité entre le maire Ibrahima Cissé Bacongo et la députée Adjaratou Traoré Epse Coulibaly à Koumassi commence à donner des frissons. Et ce ne sont pas les riverains de la place Inchallah de la commune qui diront le contraire. Eux, qui ont assisté le weekend dernier à une bagarre rangée entre supporters des deux camps. « C’est effrayant tout ça. Election, ce n’est pas la guerre ! Pourquoi se battre. Quand ça a commencé, j’ai dit à tous mes enfants de rentrer vite à la maison. Et nous nous sommes enfermés… », confie cette dame à la retraite qui vit dans les encablures de la place Inchallah. Et Philippe, un étudiant vivant non loin de ce terrain de dire : « Je ne sais ce qui se passe avec ces deux camps mais ils se détestent. Que le président de la République appelle Bacongo et Adjaratou pour régler ce problème puisqu’ils sont du même bord. Sinon, après, ce sont les riverains qui sont dans la peur. Ça ne fait pas la fierté de la commune ». Cette scène de bagarre qui n’est pas la première du reste, risque de se reproduire si on n’y prend garde. La raison : Le siège et Q.G de campagne de la candidate indépendante de la liste ‘’Union Changement, espérance’’, Adjaratou Traoré est situé en face de l’espace Inchallah. Le lieu le plus connu et qui a abrite les plus grands évènements culturels, politiques et religieux de la commune. A la faveur de ces élections municipales, il est d’une notoire évidence que le terrain Inchallah sera plus que jamais sollicité. C’est d’ailleurs parce qu’il avait été sollicité le samedi dernier par les partisans du maire Bacongo qu’ils ont fini par croiser le chemin des sympathisants de la candidate Adjaratou. Comme ça a été le cas en 2021. Et où des sympathisants de l’ancienne bachelière du lycée Houphouët de Korhogo avaient eu mailles à partir avec la police municipale parce que ces derniers s’étaient empressés d’occuper l’espace Inchallah qui, semble-t-il avait déjà réservé par l’équipe du maire Bacongo. La bagarre à laquelle nous avons assisté n’est autre que la face cachée de l’iceberg qui, dit-on trouve sa source dans une vieille rivalité qui, visiblement du mal à s’estomper. Et ce, au grand dam des riverains de l’espace Inchalah, qui ont plus besoin qu’on leur serve de l’attention et des programmes novateurs et réalistes pour leur bien-être en lieu et place de ces sombres spectacles qui entachent cette campagne électorale. Et qui pourraient bien évidemment donner du grain à moudre à leurs adversaires Mey Kelassar serge Pacôme du PPA-CI, Amani Oka Bertin du PDCI et l’indépendant Touré Yerefoh.

 

 

Olivier Valère

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